Sou-Portugal

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Caldo Verde (Soupe au chou vert)

Le Caldo Verde de mon enfance :

 

 

Le "Caldo Verde", comme son nom l'indique, une soupe verte réalisée avec un choux bien particulier qu'on trouve aisément dans tout jardin portugais qui se respecte.

Ce choux possède de grandes feuilles vertes, plates, qui doivent être coupées en très fines lamelles d'environ 1 mm et qui sont ajoutées à un "caldo" fait de pommes de terres, d'ail et d'oignons.

 

caldoverde.png

 

Ma recette - que j'ai affinée selon mon expérience et d'autres recettes collectées sur le net - est la suivante :

 

  • Environ 700 à 800 grammes de pommes de terre
  • 2 petites oignons
  • 2 gousses d'ail
  • de l'huile d'olive
  • Environ 200 grammes de choux vert cru taillé en fines lamelles
  • 1,5 litre d'eau
  • 1 saucisse fumée portugaise (chouriça)

Il n'y a plus qu'à :

 

  • Épluchez et coupez les pommes de terres en 4
  • Épluchez et émincez l'ail et l'oignon
  • Dans une casserole, faites revenir l'oignon à feu doux jusqu'à ce qu'il devienne translucide. Ajoutez alors l'ail finement émincé.
  • Ajouter ensuite 1,5 litres d'eau ainsi que les pommes de terre coupées en morceau, salez, poivrez, couvrez et laissez cuire à feu moyen en faisant attention à ce pas laisser déborder.
  • Entre temps, faites cuire le choux pendant 15 minutes dans de l'eau bouillante salée. Réservez.
  • Au bout d'environ 30 minutes, vérifiez que les pommes de terre sont bien cuites. Coupez le feu et passez le tout (avec la fameuse "varinha magica"). Vous vous retrouvez avec une sorte de velouté liquide et légèrement crémeux.
  • Ajoutez ensuite les choux à la préparation ainsi que la saucisse coupée en fine lamelle. Laissez chauffer à feu doux pendant une dizaine de minutes.
  • Servez et régalez vous :) 

 

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02/06/2017
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En réponse à un blog "Je-suis-papa" et suite à une émission sur France 5 sur la naissance sous X

 

J’ai beaucoup apprécié ce ticket d’autant (du blog cité ci-dessus) que hier je regardais un reportage sur France 5 qui parlait des naissances « sous X » et des droits des enfants adoptés à retrouver leur « mère » biologique.


J’ai très mal vécu ce reportage et les débats qui s’en sont suivis pour une raison très simple : la manière avec laquelle on présentait la souffrance des femmes qui ont pris la décision d’accoucher sous le secret et la souffrance des enfant qui recherchaient désespérément ladite mère biologique. Le reste du processus, les parents (adoptifs) et leur éventuelle souffrance, peut importait.


Olivier (le blogueur) m’a redonné du baume au cœur. Dans toutes ces histoires de naissances sous le secret il y a effectivement un géniteur et une génitrice (doit on l’appeler mère ?) qui a mis au monde un enfant et s’en est séparé. Pour quelles raisons ? Nous ne le savons pas.
Ce choix a jeté dans la vie un enfant qui a été accueilli par une famille, élevé par une mère et un père, de ces parents qui se lèvent la nuit, qui s’inquiètent le jour, qui s’efforcent de faire de leur mieux pour que leur enfant puisse voler de ses propres ailes le plus haut et le plus bien possible. N’est-ce pas cela la définition de « parents » ?
Alors, quand j’entends les défenseurs du droit à rechercher ses origines et qui présentent cela comme un véritable Graal nécessaire à la (re)construction de l’enfant, n’est ce pas une manière de jeter l’opprobre sur toutes ces années d’amour, de vie en famille avec les parents (adoptifs)?

 

L’enfant adopté est-il si différent d’une autre enfant (non adopté) simplement parce-que sa génitrice n’est pas celle qui l’a élevé, éduqué, aimé tous les jours et toutes les nuits ?
En quoi le fait de connaître, reconnaître, rencontrer cette génitrice serait il un élément déclencheur d’une vie meilleure ?

 

A l’heure ou se pose la question de la GPA, de la PMA et de tous ces programmes destinés à favoriser l’arrivée d’une enfant, ne sommes nous pas en mesure de qualifier autrement le concept de famille et celui de parents?
Un enfant né par la PMA aura-t-il donc le droit de retrouver le donneur de gamètes qui a permis sa naissance ? Dans quel but ? Au détriment de qui ?

 

Ce reportage sur France 5 a été blessant pour moi qui suis un parent adoptif car il relègue l’adoptant à un rôle subsidiaire et qualifie à la fois, et sur un même plan, la génitrice et l’adopté de victimes. Or, la victime est une seule, il s’agit bien de l’adopté.


10/09/2018
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Brève psychanalyse d'un immigré portugais

Au plus loin que portent mes souvenirs, j’aperçois une situation légèrement brumeuse où se mêlent les lieux et les visages et d’où transpire surtout une sensation de calme suranné.

Si je ferme les yeux et me projette vers cette période et ces endroits je revois presque systématiquement les mêmes images faites des ruelles froides pavées de la Courneuve ou de ces champs de céréales cramés par le soleil du nord du Portugal.

Mais c’est principalement ce sentiment qu’on appelle Saudade qui m’émeut et me porte à me remémorer avec une nostalgie heureuse ces temps qui ne seront jamais plus.

 

La Courneuve, à cette époque, semblait être une ville de campagne où les champs de maraichers côtoyaient la modernité des grands ensembles, les bruyantes industries et les bidonvilles qui regorgeaient, en contrepartie, d’une main d’œuvre inépuisable. D’ailleurs, il ne fallait pas bien chercher longtemps pour trouver un travail. Les travaux publics en plein essor et la construction civile étaient également intarissables.

 

C’est dans cet univers que je suis né, un jour de 1969. Je ne m’en souviens évidemment pas mais j’imagine un jour brumeux du début de novembre où, comme tous les jours, mon père s’en était allé travailler aux aurores. C’est durant l’un de ces jours froids aux portes de l’hiver que je décidais de porter un premier cri. Oh, il n’allait pas bouleverser le monde, ni même les alentours. C’était un cri d’un enfant comme tant d’autres, dans une banlieue en construction, né de parents parachutés par la force des choses, dans un lieu qui ne ressemblait a rien à ce qu’avaient connus ses aïeux ; un enfant d’immigrés.

 

On ne naît pas immigré. On le devient.

 

D’ailleurs, à ma naissance, j’imagine que la sage-femme a dû dire « c’est un garçon » et non pas, c’est un « garçon immigré ».

 

Je suis né à Saint Denis. Ainsi, le statut d’immigré n’est pas une question de distance, de latitude ou de longitude même si ce sont des circonstances aggravantes. C’est surtout la conséquence d’un regard qu’on supporte, celui que d’autres portent sur nous.

 

La vie à La Courneuve au début des années 70 a toujours été heureuse. Je n’ai pas souvenir d’évènements désagréables mais plutôt d’une ambiance de travail.

 

Mes premiers souvenirs d’école sont ceux de la maternelle Louise Michel où assis en rond autour de la maîtresse, nous déclinions de notre mieux nos différents petits déjeuner.

Que la séparation avait dû être dure ce matin-là. A 3 ans ou presque, qu’il est difficile de rompre le cordon avec les habitudes déjà nouées à la maison.

 

Ce premier souvenir, bien que lointain, a marqué profondément la mémoire de mes sens. L’odeur de l’école n’est à nulle autre pareille ; celle de la cour de récréation remplie de feuilles de platanes jaunies restera à jamais imprimée en moi. Mais il y en a tant d’autre : le savon en barre qu’il fallait frotter pour en extraire une mousse à l’odeur rassurante de propreté, les cahiers neufs à l’odeur envoutante de nouveauté, les livres ou encore les gouters qui nous étaient servis à la cantine.

 

L’école marque dès petit et cette première impression bonne ou mauvaise nous suit au long de notre vie. Encore aujourd’hui je me revois avec une certaine facilité dans ce petit garçon que j’étais alors, avec mes craintes vis à vis de ce nouveau monde et j’ai l’impression que la vie que nous déroulons alors a pour source principale ces quelques moments où, subitement, nous nous sommes retrouvés seuls à affronter l’inconnu. C’est cette réflexion que j’ai parfois en contemplant un fleuve à m’imaginer que loin de l’endroit où je me trouve il est une source, ridiculement petite, issue de je ne sais quelle pierre fendue et qui, pourtant, mène le fleuve au terme de son cheminement.

 

La vie est un long fleuve pas toujours tranquille et la pierre fendue est cette école ou notre première expérience d’enfant livré à lui-même va alimenter le cours de notre vie.


26/02/2018
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Eu não sei quem te perdeu

 

Para os que amam, qual que seja a lingua


16/02/2018
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Le goût du Sumol

Lorsque nous partions en vacances, en Août, c'était pour rejoindre pour 4 ou 5 semaines (soit la durée totale des congés payés) un coin derrière les montagnes que mon esprit d'enfant identifiait au Portugal.

"Mon Portugal" se situait au Nord-Est du pays éponyme. Il était cette destination tant rêvée tout au long de l'année, tant attendue tout au long d'un voyage qui durait parfois jusqu'à 24 heures, tant espérée tant elle était associée à des visages que nous emportions avec nous dans nos mémoires pendant les onze précédents mois.

Bien plus qu'une destination de vacances, nous fantasmions complètement le lieu et les personnes y vivant. Je m'inventais, moi, des histoires rocambolesques sur le moment du départ et sur le voyage qui s'en suivrait et je préparais assidûment l'ensemble des choses que je souhaitais emmener avec moi. Cela me permettait sans doute de rendre l'attente plus supportable et cela apportait un éclairage nostalgique à la situation ; cette nostalgie qui habite encore aujourd'hui dune manière si particulière les composantes de la communauté portugaise répartie de par le monde.

L'arrivée sur place s'avérait tellement joyeuse qu'elle effaçait instantanément la fatigue du voyage et les mois d'attente et qu'elle repoussait à un terme qui semblait improbable une date de retour pourtant déjà fixée.

Il n'y avait pas grand chose à faire sur place. Pour ceux comme moi qui se rendaient dans un village perdu entre les montagnes et à des dizaines de kilomètres d'une petite ville, les journées se résumaient à faire passer le temps en discutant avec des amis sur place, en visitant la famille, en faisant la sieste, en participant oisivement aux activités des grands-parents et des cousins.
Le climat n'était pas non plus bienveillant. Le soleil posait sur la région une sorte de chape qui nous empêchaient de sortir dans l'après-midi. Nous sortions alors en fin de journée et jusqu'à l'heure du dîner où le cocon de la maison familiale nous attendait.

Avec le recul des années passées, il s'agissait d'un confort bien relatif. Les vacances d'alors n'avaient rien de commun avec ce qu'on peut envisager aujourd'hui. Mais ce furent des étapes régulières pour toute une génération et qui ont tissé un lien particulier et indestructible avec les gens et les endroits. C'étaient des moments d'un bonheur tellement simple qu'il en était intense.

Quand, aujourd'hui, je suis là-bas et que je ferme les yeux, je sens et j'entends comme une réminiscence de la vie d'alors. Les odeurs n'ont pas changées. Les bruits, eux, sont différents. Mais en puisant dans les souvenirs on devine presque le son des chariots tirés par les mules ou les paroles des anciens. Je ressens les mains de ma grand-mère et la voix de tous ceux qui sont partis désormais.

C'est une époque de l'enfance qui fait partie, elle aussi, de l'inaccessible. Parfois pourtant un détail vient ranimer tout cela alors qu'on ne s'y attend pas. Une simple gorgée d'une boisson qu'on buvait alors et c'est une déferlante d'images qui vous percute de plein fouet et vous vous sentez obligés d'en reprendre une autre gorgée comme pour vous imprégner le plus profondément possible de cette aubaine qui vous est donnée à vous remémorer les temps passés.

C'est le goût du bonheur, le goût de l'innocence, le goût de la simplicité. C'est le goût du Sumol.

  

 


05/02/2018
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