Sou-Portugal

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La "Linha Do Sabor"

Je me souviens, comme d'un rêve, du passage de ces énormes locomotives à vapeur.

 

C'était dans les années 80 quand nos vacances d'été nous menaient toujours vers cet enclos derrière les montagnes où le temps semblait stagner.

La linha du Sabor était la voie du progrès en retard sur son temps.

 

Alors que, par ailleurs, les Trains Grande Vitesses prenaient leur envol, ici, les machines à vapeur d'une autre époque écumaient encore les longues étendues parsemées de ceréales. Je ne sais pas vraiment où allaient ces engins. Transportaient ils des voyageurs, des marchandises ou bien de laconiques fantômes nostalgiques.

 

Et puis, ils disparurent un jour. Laissant derrière eux le vide insupportable d'une gare sans bruit, de voies ferrées sans rails, de rails sans trains. Certains diront que les gares, comme les aéroports ou les ports sont de bien tristes lieux de solitude malgré la multitude.

La linha du sabor est devenue un lieu de solitude sans foule, une porte ouverte sur le rien et l'abandon, sur l'absence de liaison solide entre les villes.

 

Les liaisons discontinues que fabriquent les autocars sont bien éphemères et nos yeux n'ont pas la mémoire des bus qui passent. Est-il passé içi, quand repassera-t-il ?

 

Le train, lui, était forcément au bout des rails, une part intégrante de ces longueurs de ferraille. Ce lien physique, métallique, à l'aspect indestructible a finalement disparu entre les villes du planalto Mirandês. Et la solitude s'est abattue, à nouveau. Une solitude sans foule. Un isolement que caresse toujours le soleil des longues soirées d'été...sans vapeur...

 

Date : Il y a longtemps

 



09/01/2017
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